La tournée de Novembre est proche pour le XV de France. Mais nos chers rugbymen ne sont pas les seuls sur le pont. En effet, les femmes entament une série de match capitale pour le classement mondial mais aussi et surtout pour la constitution d’un groupe solide en vue des prochaines échéances. Pour agrémenter cet article, nous avons pu échanger avec Camille Grassineau, Rugbywoman internationale à VII et à XV qui nous a apporté quelques éléments des plus pertinents. (Retrouvez sa self’interview sur le Facebook d’EspritGentleman). Focus !
Le rugby féminin en général
Et si on vous disait que Dusautoir, Huget, Fofana, Fickou et consorts ont leur équivalent en rugby féminin ? En moins médiatique certes, mais en tout aussi passionné !
C’est à ce niveau (exposition) que le rugby féminin accuse un retard conséquent sur son homologue masculin. Moins de moyens, moins d’ancienneté, moins ancré dans les moeurs mais tout aussi intéressant, le rugby joué par nos chères alter-égo commence à prendre de l’ampleur. Que ce soit à XV ou à VII les féminines ont, en quelques années, fait évoluer les mentalités (il reste du travail, on en reparle de manière plus précise, plus bas) et le jeu qu’elles pratiquent.
Le cap du professionnalisme n’a pas encore été passé mais les moyens sont en évolution. C’est le nerf de la guerre sur lequel il faut encore appuyer. La médiatisation ! Comme nous le rappelle Camille Grassineau : « il nous manque encore de l’exposition médiatique pour continue d’évoluer ».
Un développement qui va donc de paire avec l’intéressement des médias au rugby féminin. Les JO de Rio sont une vraie réussite à ce niveau. Même si sur le terrain les bleues n’ont pas su « réitérer les bonnes prestations réalisées sur les tournois précédents les JO » Camille Grassineau rappelle que ce type de compétition « aide au développement de [leur] sport, cela amène plus de public, on en parle un peu plus et du coup cela entre progressivement dans les moeurs ».
Si le retour de Rio a été « difficile du fait de la déception » cela reste une réussite pour le rugby féminin dans sa globalité.
A XV ou à VII les féminines ont donc du pain sur la planche. Travailler, gagner, faire le spectacle. Pour elles, déjà, et pour leur sport et son développement. Une belle mission collective et personnelle en perspective.
La tournée de novembre
Revenons à l’actualité. A partir de demain (mercredi 9 novembre 2016), l’équipe de France à XV va entamer une série de 3 matchs au cours desquels elle affrontera l’Angleterre puis, par deux fois, les Etats-Unis. L’objectif est clair. Il faut gagner, créer une cohésion, un groupe et surtout préparer LA prochaine échéance qu’est la coupe du Monde 2017 en Irlande.
Petite actu qui vient de tomber, Gaëlle Mignot, Capitaine emblématique du XV de France féminin est d’ailleurs nominée dans la liste des 3 meilleures joueuses de l’année.
Une tournée qui sera aussi placée sous le signe de la réadaptation pour Camille Grassineau qui revient à XV après avoir joué plusieurs années à VII.. Cette dernière nous confiait qu’il lui faudrait « reprendre quelques repères dans le groupe et sur le terrain, avec beaucoup moins d’activité et beaucoup plus de jeu sans ballon ».
Rendez vous donc Mercredi 9 Novembre 2016 à 20h40 pour suivre le premier match de la tournée et supporter les Bleues.
La vision du rugby féminin par l’homme
Lorsque vous demandez à Camille Grassineau ce qu’il faudrait ajouter au rugby féminin pour qu’il se développe elle vous répond sans hésiter : « Ce n’est pas une chose que j’ajouterais mais plutôt que j’enlèverais. Ce sont les préjugés et les regards négatifs. Pour beaucoup c’est un sport de garçon, un sport de combat pour lequel les filles ne sont pas faites. Je pense que c’est surtout cette vision des choses là qui nous pénalise encore ! ».
Messieurs, avez vous déjà regardé un match de rugby féminin ? Avez vous vu l’intensité, la technique ou encore les déplacements et leurs évolutions ? Certes les choques ne sont pas les mêmes que chez les hommes, les corps sont différents, les qualités physiques aussi et heureusement.
Si nous sommes tout à fait honnête il faudra noter les vrais bons en avant fait par le rugby féminin. Il se démocratise, s’intensifie, l’aspect tactique est de plus en plus pris au sérieux… Autant de signes qui rendent insoutenables les discours du genre « ce n’est pas un sport de fille », « ce sont des bonhommes » et autres. Il nous parait même déjà misogyne que d’avoir à justifier de l’intérêt du sport féminin tellement cette question ne devrait pas être posée.
Loin de vouloir donner de quelconques leçons, il semble important, dans la société qu’est la notre aujourd’hui de dire oui au rugby féminin et de vous dire Mesdames, Mesdemoiselles, que nous aimons vous regarder jouer et que nous espérons, qu’un jour, vous puissiez obtenir la même reconnaissance que vos homologues masculins !
Pour terminer cet article, nous souhaitions réellement et sincèrement remercier Camille Grassineau pour sa gentillesse, son accessibilité, son charme et pour tout le temps qu’elle nous a accordé. Nous allons assurément rester en contact avec elle et suivre ce groupe de prêt. Nous lui souhaitons aussi de remplir ses nombreux objectifs professionnels et personnels avec en ligne de mire l’épanouissement. Good Game !
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